Le petit bourg de Fay-aux-Loges, que l’on y fasse étape ou pas, force est de s’arrêter, juste après, aux abords d’un authentique monument industriel… La station électrique construite ici en 1910 pour convertir du charbon… en courant électrique !

De grands travaux pour alimenter un canal

Pour faire face à une augmentation du trafic marchand et des besoins en eaux qu’avait entrainés la prolongation d’un bief jusqu’aux faubourgs d’Orléans, des pompes électriques allaient devoir puiser dans la nappe phréatique l’eau manquante… Solution et investissement sans doute un tantinet trop tardif.

Désaffectée dès 1922, l’usine de production d’électricité n’aura finalement fonctionné qu’une douzaine d’années en tout ! L’écluse de Combleux marque l’accès au bief de partage évoqué plus haut. Alimenté en eau par une demi-douzaine d’étangs (dont l’étang de la Vallée, tout proche, et en partie transformé en base de loisirs), le canal ne connaitra plus une écluse sur 19 Km ! Jusqu’à Grignon précisément, où il amorcera enfin sa « descente » sur le canal de Briare et le versant Seine. Plus une rampe, donc, plus un obstacle.

Rien, désormais, qu’une alternance tranquille et majestueuse de courbes et de longues sections droites, le très roulant chemin de halage faisant passer assez souvent d’une rive à l’autre pour que la croisière verte ne paraisse jamais répétitive. Arrêt compris, d’ailleurs. Sur tout le parcours, des bancs, des aires de repos avec tables de pique-nique permettent la pause à tout moment, compensant du même coup la rareté des villages ou des bourgs traversés.

Si la première moitié du canal, le plus souvent noyée dans le grand vert de la forêt, est délibérément sauvage, la seconde, plus ouverte, est forcément plus champêtre. La fin du parcours pique vers le nord de Montargis et la confluence avec le Loing. Elle risque seulement de paraitre un peu longue si l’on a fait le trajet depuis Combleux (40 km) sans trop se donner l’occasion de s’arrêter.

En Sologne, une coulée verte de 50 km

À la seule condition de disposer d’un VTT ou d’un VTC, on peut prendre le canal de la Sauldre, au choix, depuis Lamotte-Beuvron ou de Blancafort. Le cheminement est plutôt rustique, mais on pourra faire la balade sans la moindre difficulté en un jour de vélo. Le tracé est plat, par définition, et doublement balisé. Empruntant le GR 31, puis le GR de pays « Canal de la Sauldre », il suit le chemin de halage sur tout son parcours, à une seule exception près, à hauteur de Brinon-sur-Sauldre.

Intéressant trois départements (Cher, Loiret, Loir-et-Cher), l’aménagement en Voie verte de l’ancien chemin de halage avait eu pour premier projet d’ouvrir à la visite en roue libre un massif forestier quasi impénétrable jusque-là. Il offrira peut-être bientôt un autre avantage, constituer un intéressant raccourci à l’itinéraire de « La Loire à vélo ». Les tenants d’une directissime (évitant Orléans) entre Gien et les châteaux de la Loire pourront rejoindre ainsi, en traversant la Sologne, la forêt domaniale de Chambord et l’ensemble des onze circuits du pays des châteaux.

Une base de loisir sur le chemin pour cyclistes

La récompense est au bout, heureusement. Passé le complexe système d’écluses qui assurait naguère la jonction fluviale avec le Loing canalisé, une immense base de loisirs attend le randonneur fatigué, avec un lac superbement paysagé et un bar-restaurant offrant sur l’ensemble un panorama grand angle. Le centre-ville de Montargis n’est plus qu’à une pincée de kilomètres au sud, que l’on rejoint le long du canal de Briare, cette fois. On accédera ainsi, par le fil de l’eau, au cœur même de la « Petite Venise du Gâtinais ». Ses nouveaux quais, ses ruelles et ses passerelles, ses bras d’eau et ses maisons anciennes, dominées par les ruines de son château royal… Montargis ne vole pas sa réputation de « Venise du Gâtinais » !

Parcours cyclables d’Orléanais et de Sologne

Le chemin de halage du canal de la Sauldre avec ses 48 km de Blancafort (Cher) à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher). Bientôt, la liaison Montargis-Briare par le canal éponyme devrait constituer dans l’avenir le maillon Seine-Loire de la grande transversale française nord-sud descendant par Paris. Elle devrait offrir aussi l’opportunité d’un parcours triangulaire cohérent reliant, comme ici, Orléans Montargis, puis Montargis à Briare, pour revenir ensuite vers Orléans par le cheminement de la Loire à vél