C’est la Qualité Suisse pour cette double Voie verte qui, sur fond de ballons vosgiens, se faufile depuis Remiremont jusqu’au creux des vallées parallèles de la Moselle et de la Moselotte. À vélo comme en rollers, un boulevard de rêve une cinquantaine de kilomètres en site propre qui n’a pas décroché pour rien un prix des plus belles Voies vertes d’Europe !

Un modèle du genre, l’avis est unanime, pour cette piste à deux branches ralliant, dans le cadre somptueux des montagnes vosgiennes, Cornimont pour l’une et Bussang pour l’autre, source de la prometteuse rivière Moselle. Plus de 500 km jusqu’à sa confluence avec le Rhin !

Une voie verte à double utilisation pour le tourisme à vélo

Avec son faible dénivelé (il s’agit d’anciennes voies ferrées recyclées), sa signalétique et son revêtement bitumé sans défaut, son calme et son atmosphère grande verte garantis, la balade n’a pas eu de mal à connaitre ici le succès qu’elle méritait. Résultat, du tourisme à vélo ou en rollers par milliers, une fréquentation étalée surtout et rassurante tout au long de l’année, les pistes cyclables se muant logiquement, l’hiver, en pistes de ski de fond ou sentiers de randonnée.

Quel que soit le choix que l’on fera ensuite, le point de départ de la Voie verte, tout confort, avec parking et commodités, station de gonflage, etc., se situe juste derrière la gare SNCF, tout contre le parc-plan d’eau de Remiremont. C’est seulement au terme d’un premier parcours commun de 3 km que l’on pourra choisir sa route 25 km, à droite, jusqu’à Bussang et 21,5 km, à gauche, jusqu’à Cornimont. Facile dans les deux cas. Suivant l’une ou l’autre des deux rivières évoquées plus haut, la Voie verte imposera toujours, en bonne logique, un léger faux plat à l’aller… et un parcours bien plus facile au retour, donnant même parfois l’impression que l’on pourrait descendre en roue libre jusqu’au Kilomètre zéro !

Sur cette voie verte on trouve une signalétique sans défaut et la piste, aux abords du Thiltot, est l’une des rares de France à évoluer en moyenne montagne.

À ne pas rater sur la route

Remiremont

Pour ses arcades et ses fontaines, son abbatiale et son ancien marché couverts.

Le Thillot

Incontournable (elle est en bord de piste), la très récente maison des Hautes-Mynes, c’est son nom, y dévoile tout ce qu’il faut savoir sur l’extraction de minerai (cuivre particulièrement) pratiquée ici cinq siècles durant.

Bussang

Fut fondé, en 1895, le fameux Théâtre du Peuple, haut lieu, chaque été, de représentations théâtrales proposées par des acteurs amateurs. À quelques centaines de mètres à peine du centre-ville, on ne pourra manquer la visite de l’émouvant théâtre de bois érigé par Maurice Pottecher, mécène culturel auquel la région tout entière continue de vouer un culte quasi religieux.

Côté Cornimont

Un centre d’interprétation thématique Terra Genesis entre Saint-Amé et Le Syndicat le fait bien comprendre : on est ici au pays du granit et des tailleurs de Pierre, comme on avait pu être en univers minier dans la vallée d’à côté !

La Moselle en pointillé

Si elle tire pour premier avantage d’être aux sources de la rivière Moselle, la double Voie verte des hautes Vosges décrite ci-dessus est surtout le point de départ d’un long et ambitieux vélo-route de 545 km à terme, qui devraient relier en continu Bussang… au Deutsches Eck, le monument marquant, à Coblence, la confluence de la Moselle et du Rhin. Pas de problème pour les tronçons luxembourgeois et allemands du long parcours cyclable, ils sont déjà réalisés et voient passer chaque année des dizaines de milliers de touristes itinérants !

La partie française qui doit traverser Épinal, Nancy, Toul, Metz, puis Sierck, aux approches de la frontière n’est encore cyclable, en revanches que de façon discontinue. Le grand tour de Nancy, via Neuves-Maisons, Toul et Pompey est bien assuré en site propre, tout comme la section finale entre Thionville et le Luxembourg, via Sierck-les-Bains et Apach. C’est identique pour la traversée de Metz et pour quelques autres tronçons, mais le compte n’y est pas. Il manque encore plusieurs chainons d’importance pour pouvoir assurer une amorce crédible à la grande véloroute européenne… Et une réponse à la question : comment ont fait les riverains allemands et luxembourgeois pour que « leur » Moselle à eux soit cyclable depuis des années ?